Chateau Châlon, France, 2024

J’ai toujours été attiré par ces lieux atypiques qui semblent figés dans une autre époque. En fouillant au fond de ma mémoire, je me suis rappelé d’une vieille école que j’avais visitée étant enfant, lors d’une sortie scolaire en primaire. Les souvenirs étaient flous, presque insaisissables, mais l’envie de retrouver ce lieu ne m’a pas quitté. Après quelques recherches, je suis tombé sur le  Musée de l’École d’Autrefois à Château-Chalon. Était-ce réellement l’école que j’avais visitée autrefois ? Impossible d’en être certain.

Qui ne serait pas nostalgique de ces vieilles écoles qui, d’une manière ou d’une autre, nous rappellent des étapes que nous avons tous traversée ? Ces souvenirs qui remontent, ces instants marquants de l’enfance où l’on découvrait la vie : les récréations, les parties de billes, les jeux de ballon et, parfois, les jeux de mains un peu trop vifs qui se terminaient chez le directeur. Les punitions, ces lignes interminables à recopier, les bavardages plus ou moins discrets, souvent bien réprimandés. Et puis, bien sûr, les premiers copains, ceux avec qui on partageait tout, et surtout les premières amourettes, ces histoires naïves mais si intenses dans l’univers d’un enfant.

Le Musée de l’École d’Autrefois est situé rue de l’Église à Château-Chalon, dans le Jura. Créé en 2002 grâce à l’association  « Les Amis de Château-Chalon », il offre une immersion dans une salle de classe du début du XXᵉ siècle. Tout y est : les bancs en bois usés par le temps, les manuels jaunis, les cartes murales d’antan et les objets du quotidien qui rappellent une époque où l’école était bien différente de celle d’aujourd’hui.

En 2024, j’ai eu la chance de visiter ce lieu avec une amie. L’accueil chaleureux de la personne en charge du musée nous a tout de suite plongés dans l’ambiance. Sa passion pour transmettre cette mémoire scolaire était captivante. Elle nous a proposé de revêtir des blouses d’écoliers, de feuilleter de vieux cahiers, et surtout, d’essayer d’écrire à la plume, un exercice bien plus délicat qu’il n’y paraît !

Sur un coté de la salle, en haut d’une étagère, le célèbre bonnet d’âne a bien évidemment attiré mon attention. En l’observant, je souris, en repensant au nombre de fois où j’aurais surement mérité ce bonnet, en me disant qu’il aurait pu m’aller à merveille.

La présence du poêle en fonte au centre de la pièce ajoutait une chaleur humaine, un contraste saisissant avec mes souvenirs personnels de l’école, où la froideur des murs l’emportait souvent sur toute sensation de convivialité.  Lors des échanges, notre maitresse du jour nous a expliqué qu’à l’époque, ce n’était pas le maître qui s’occupait de l’alimenter, mais bien les élèves eux-mêmes. Chaque jour, les enfants devaient apporter du bois pour que la salle de classe reste chauffée. Une tâche qui, aujourd’hui, semble impensable, mais qui faisait partie intégrante de la vie scolaire d’antan. Cette anecdote m’a fait réaliser à quel point l’école était aussi une école de la vie, où la rigueur et la responsabilité étaient inculquées dès le plus jeune âge. Les bancs bien alignés, les règles strictes et l’apprentissage méthodique témoignaient d’un cadre bien plus exigeant que celui d’aujourd’hui.

Ce lieu est une véritable capsule temporelle. Aucun élément moderne ne vient troubler l’illusion : tout, du bois patiné aux cahiers d’antan, est chargé d’histoire. Je me suis laissé happer par cet univers, au point d’en oublier notre époque du XXIᵉ siècle.

Si vous passez par Château-Chalon, je ne peux que vous recommander de pousser les portes de ce musée unique. Que vous soyez passionné d’histoire ou simplement curieux, vous y trouverez une part d’enfance et, peut-être, des souvenirs qui refont surface comme ce fut mon cas.