Baikonour

Depuis que je suis attiré par l’exploration urbaine, le cosmodrome de Baïkonour est pour moi de loin le plus grand des objectifs que je souhaitais atteindre. Dépasser ses limites pour en atteindre de nouvelles, telle est ma vision de la vie, et ce projet illustre bien cette pensée.

Ambitieux et motivé, je me suis longuement préparé pour cette aventure, qui s’annonçait unique, mais s’est révélée encore plus incroyable que ce que je ne l’imaginais. Les mots ne seront jamais assez forts pour décrire les émotions vécues lors de cette expédition. Ce lieu a toujours représenté pour moi l’ultime destination, une sorte de « master class » de l’exploration.

Non seulement pour son aspect symbolique, mais aussi pour les nombreux défis qu’il représente, tant sur le plan physique, mental que stratégique. Rares sont les fois où je me suis aventuré dans des lieux encore en activité, mais cette infiltration restera de loin la plus dangereuse que j’aie jamais réalisée. Les risques encourus étaient importants.

Le cosmodrome de Baïkonour et la ville qui l’entoure ont longtemps été enveloppés de mystère. Site tenu strictement secret à l’époque de l’Union soviétique, ce lieu a joué un rôle clé dans la conquête spatiale. Endroit de recherches ultra-confidentielles sur les technologies spatiales, ce site a servi notamment à des projets liés au développement d’armes capables d’opérer depuis l’espace.

Ce voile secret n’a été levé que plusieurs années après la chute de l’Union soviétique, laissant derrière lui un site partiellement à l’abandon depuis maintenant 30 ans, mais toujours chargé d’histoire et de légendes. Bien que je me sois longuement entraîné pour endurer ces conditions extrêmes, la réalité du terrain et les conditions difficiles des steppes se sont avérées plus compliquées que ce que j’imaginais. Comment allais-je réagir face au fait de me retrouver dans une immensité désertique, sans repère visuel ni aperçu de notre objectif ?

Est-ce que mes limites physiques et morales seraient suffisantes ? Est-ce que le stress allait influer sur mes choix et mon mental ? Comment allions-nous vivre et nous organiser face aux nombreuses patrouilles ? Je vous propose donc ces quelques photos, résumant ces trois jours, pendant lesquels nous avons vécu en autonomie totale, cachés dans une atmosphère tendue et unique, où chaque instant était assaisonné d’adrénaline.